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sud lipez bolivie

Expédition en 4×4 dans le Salar d’Uyuni et Sud Lipez

De La Paz, où le forfait a été réservé, il faut 13 heures de bus pour rejoindre Uyuni, petite ville perdue en Bolivie à un peu plus de 3600m d’altitude. Un long trajet de nuit dont une bonne moitié n’est pas goudronnée. Les secousses sont incessantes et la poussière s’infiltre dans le bus et jusque dans les profondeurs de vos fosses nasales. Arrivée à 8h du matin avec un -2° affiché sur le thermomètre de la place centrale.
Uyuni, c’est un peu comme une ville du Far West mais sans la chaleur ni le charme des déserts américains. Les virevoltants, ces espèces de boules que l’on voit rouler dans les films de western, sont remplacés par des centaines de sacs en plastique qui finissent leurs courses coincés dans les petits arbustes typiques des déserts et que l’on retrouve tout autour de la ville. Mais si des centaines de personnes font ce long voyage chaque jour, ce n’est pas pour ce spectacle affligeant mais en grande partie pour voir le Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel au monde.
Une fois sur place, difficile de savoir si votre périple en 4×4 se fera dans de bonnes conditions tant les agences se sont multipliées. Plus de 70 agences pour 12000 habitants, rien que ça. Depuis, en ligne, vous avez l’avantage de pouvoir vous fier au notes et aux avis. Le voyage commencera en tout cas par le cimetière de trains, tout proche de la ville. Une façon poétique de décrire une vingtaine de carcasses laissées à l’abandon dans un désert.

Cimetiere train salad uyuni

Excursion dans le salar d’Uyuni

Une aventure en 4×4, ça commence comme une mauvaise blague : 2 allemandes, 2 canadiens et 2 français sont dans une Jeep en Bolivie.
Parfois, la canadienne demande au chauffeur bolivien de répéter sa phrase en espagnol pour que l’allemande, qui maitrise mieux la langue, puisse traduire en anglais au reste des passagers. Souvent la canadienne fini le travail en traduisant le tout en français.

Jour 1 : Le mauvais temps

Même si de belles éclaircies font leurs apparitions au début du parcours sur le salar, difficile de l’apprécier à sa juste valeur. Mais après une heure de route en plein milieu de l’étendue de sel de 10 582 km², l’Isla del Pescado fait son apparition au loin. Difficile de mettre des mots sur un tel spectacle. Et cette fois, le ciel gris et nuageux rend la situation encore plus incroyable. Une ballade magnifique et certainement unique au monde.
La journée se termine au bord du salar pour une première nuit dans un hôtel en sel plutôt tout confort. Pour conclure la journée, le ciel est redevenu entièrement bleu. Et alors que le soleil se couche, une dizaine de lamas en liberté s’amusent à courir comme des idiots. Magique.

Isla del pescados bolivie
Isla del pescados uyuni

Jour 2 : La panne

15:00 : après plusieurs heures de route, le chemin et les paysages désertiques dans les tons de marron ont laissés place à de longues étendues de neige. De la fumée commence à sortir gentiment du capot de notre Jeep. Arrêt forcé au milieu de nulle part, accompagné d’un vent intense et particulièrement bruyant. Cela semble être un simple problème de liquide de refroidissement. Les Jeep devant et derrière nous continuent leur route. Après une première recharge avec nos 2 bouteilles d’eau. Nouvel arrêt, il faut réparer un tuyau et remettre encore de l’eau. Avant de partir l’agence avait demandé aux canadiens d’acheter quelques bouteilles en plus car elle avait oublié d’en acheter. Oui, vous savez l’eau lors d’une expédition en 4×4 dans des lieux totalement désertiques, c’est un détail. Les 12 litres supplémentaires finissent donc avalés par le véhicule qui reprend la route en pleine forme. Enfin, je crois…
La deuxième nuit se fera dans des logements beaucoup moins confort et très peu isolés. La température extérieur est de -15°C. La température intérieur est probablement proche du zéro. Peut-être même négative. Sous deux grosses couettes, l’air glacé réussi à s’engouffrer dans mon sac de couchage. Mais pour mon 26e anniversaire, j’ai tout de même eu droit à une bouteille de vin et à des parties de Uno endiablées avec d’autres passagers.

Sud Lipez paysage
Sud Lipez paysages
Rocher taillé par le vent.

Jour 3 : L’accident

Après une petite demi-heure de route tôt le matin, un homme apparait au loin, marchant au milieu de la route. Vêtu d’un poncho on le dirait tout droit sorti d’un film d’horreur. La scène classique où l’homme qui vient de s’échapper de l’endroit où tout le monde est en train de se faire trucider, court pour arrêter la voiture, demander de l’aide et prévenir les gens qu’il ne faut pas avancer plus loin. Sauf qu’ici il a laissé derrière lui 6 personnes dans sa Jeep après avoir eu un accident. Ce matin il ouvrait la route qui était recouverte d’une couche d’au moins 40cm de neige. Il a fini sa route dans un petit rebord en béton et la direction est cassée. Comme si de rien était (sûrement habitué à ce genre de péripétie) notre chauffeur décide de faire un petit retour en arrière pour le déposer au poste de contrôle 2km plus en arrière. Lors du demi-tour, notre Jeep s’embourbe dans la neige. Ce qui me rappelle fortement la fois où j’ai poussé un van pendant 2 jours en Australie. Mais cette fois-ci, une seule poussée suffira à relancer le véhicule.
Après avoir posé le pilote de rallye en poncho, nous avons fini par arriver au niveau de la Jeep accidentée et de ses 6 passagers. Nous demandons à notre chauffeur de s’arrêter. Derrière nous la dernière Jeep de la journée s’arrête également. On propose alors de prendre un passager en plus dans notre 4×4.
Une fois dans le véhicule, l’heureux élu nous explique qu’avant nous 4 Jeeps se sont arrêtés, juste le temps que les passagers prennent quelques photos.

On avait l’impression d’être des animaux dans un zoo !

Et pourtant, si tout le monde avait fait comme nous, cela aurait évité aux 4 personnes restées dans le véhicule d’attendre une autre Jeep de secours qui n’arrivera que 6 heures plus tard (le temps de faire la route de la veille).
Nous finiront donc la journée un peu plus serré dans la Jeep, avec un passager supplémentaire et des paysages une nouvelle fois totalement différents et incroyables. La neige empêche d’effectuer l’itinéraire prévue normalement mais le spectacle reste de qualité.

Sur le chemin du retour, j’apprends dans un Lonely Planet en anglais qu’entre 2009 et 2010, 16 personnes dont 13 touristes sont mortes lors de ces expéditions. Il y a aussi un mauvais souvenir plus intime que je ne révèle pas dans cet article.
La vie continue.

Laguna colorada panorama
Sud Lipez panorama
Sud Lipez Bolivie

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