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Australie : un détour de 6000 Km en voiture, sur un coup de tête

A la mi-avril 2010, nous n’étions pas loin d’entamer notre 4e mois de voyage en Océanie. Après le Van et le break, nous vivions et dormions maintenant depuis trois semaines à trois à bord d’une Toyota Corolla. Pourtant pas habitué à rester en ville trop longtemps et certainement un peu à bout psychologiquement, cela faisait déjà trois ou quatre jours que nous trainions à Brisbane sans vraiment de projets en tête. La fin de la remontée vers le nord de l’Australie s’annonçait mais nous étions un peu en avance sur le planning. Et le mauvais temps annoncé plus au Nord ne nous motivait pas à rouler pour arriver au niveau de la grande barrière de corail. Ce n’est pas vraiment le genre d’endroit qu’on a envie de voir sous la pluie.
Alors, après la découverte de la ville (très agréable d’ailleurs) nous avons commencé à nous séparer plus que d’habitude et je faisais tout pour éviter de dormir dans la voiture. Pendant ces quelques jours j’ai plus ou moins dormi dehors, dans des parcs, sur le béton à l’extérieur d’une bibliothèque, à la table d’un McDo, sur un banc du métro.
Je me suis d’ailleurs rendu compte que contrairement à ce que dit le dicton, lorsque l’on vit comme un clochard, l’habit fait le moine. Car lorsque la police a gentiment viré du métro ces deux sans abris qui dormaient sur des bancs juste à côté de moi, je n’ai eu qu’à prétexter attendre un train le lendemain pour ne pas être délogé de mon nouveau lit.
Sales, fatigués et usés par le voyage, au bout de ces quelques jours nous commencions vraiment à littéralement moisir sur place. Comme stoppés en route dans notre grand périple.
Et soudain, après une visite du Chinatown local, alors que je trainais sur internet tel un mollasson, j’aperçois ce message sur Facebook :

Réunion de crise, dès que t’as ce message à la voiture : 154 Melbourne street. On a une idée saugrenue mais de toute beauté à te soumettre ! Il y a urgence… A tte suite.

J’ai rejoint mes deux camarades qui m’attendaient avec un petit sourire au coin des lèvres. Fiers de leur trouvaille, leur proposition ne s’est pas faite attendre.

-Ça te dit on fait 3500 km pour aller voir le gros rocher rouge au milieu de l’Australie ? En deux ou trois jours ça devrait être jouable.
-Là, comme ça, tout de suite ? Ben… Ouais OK !

Ni une ni deux, notre panache était de retour ! Bien décidés à repartir de l’avant.

2 jours de route en plein désert

Bon c’est vrai, c’est effectivement un sacré détour (plus ou moins 5 fois Paris-Marseille à l’aller) mais je pense qu’il en vaut largement la peine. Deux jours de voiture quasi non stop dans le désert, c’est déjà une expérience en soi. Sur la route, lors des nombreux ravitaillements en essence nécessaires, on s’est notamment arrêté à Middleton. Très bien indiquée sur notre carte, Middleton se résume en une petite ferme qui combine un hôtel, une supérette et une station essence. En face une énigmatique pancarte indiquant un Hilton Hotel. Le pompiste et unique habitant du coin nous a d’ailleurs conseillé un petit détour supplémentaire de 600km car une route était impraticable. Un détail. Sinon le seul arrêt intéressant sur le parcours avant de rejoindre Uluru, ce sont les Devils Marbles, d’énormes blocs de granit qui semblent avoir été jetés là, au milieu de nulle part.

 Expédition au cœur du centre rouge

Ce fut donc 3500 km effectués en deux jours avant de s’arrêter à Alice Springs, à 500 km du gros rocher rouge. Alice Springs de nuit est un endroit misérable, il faut bien le dire. On y croise bon nombre d’aborigènes qu’on dirait perdus, errant sans but comme de véritables zombies, bien souvent saouls. Ce sont ceux qui n’ont pas su, ni pu trouver leur place dans la société moderne occidentale. Il suffit d’en croiser un pour imaginer la violence qu’a pu être la colonisation anglaise en Australie, terre des aborigènes, souvent expulsés de leurs territoires ancestraux, décimés par les massacres, les épidémies et les empoisonnements.
Nous sommes repartis d’Alice le soir même, afin de dormir frauduleusement à l’intérieur du parc national d’Uluru, le fameux gros rocher rouge que l’on voit sur tous les bouquins d’Australie.
Sur place et comme c’est le cas dans de nombreux déserts, il faut cohabiter contraint et forcé, avec la mouche. Et la mouche, vous le savez autant que moi, quand elle vous dérange dans votre chambre, c’est chiant. Mais une famille de mouches, qui vous tournent autour matin, midi et soir, c’est très chiant. Ce n’est donc pas rare dans la région de voir passer des gens dans cet accoutrement :

Protection Anti Mouche red center désert

Une fois les 4000 kilomètres ajoutés au compteur, nous avons effectué le package complet : faire le tour d’Uluru (y admirer un coucher de soleil et ressentir cette sensation si particulière sur place), visiter les Kata Tjuta à une vingtaine de kilomètres (qui sont comme Uluru, un ensemble d’inselberg) et à mi chemin entre Uluru et Alice Spring, le Kings Canyon et son trek de 6 km.

Uluru ayers rock red center australie
Sensation particulière devant le splendide Uluru
kuta tjuta red center australie
L’entrée des Kuta Tjuta
Kings canyon red center
Panorama sur Kings Canyon

Après 2 jours sur place nous sommes revenus sur notre itinéraire de base comme si de rien n’était (mais plus au nord). Nous avons effectué en 6 jours plus de 6000 kilomètres, un peu comme si tout avait été prévu à l’avance. Et cette bonne idée, on la doit de nouveau à Julien. Oui, le Julien (cette fois mieux inspiré) qui nous avait fortement poussé pour aller admirer la présence d’un ponton au bord d’un lac en Nouvelle-Zélande. Au final un voyage hors norme très intense, qui oblige pendant plus de 70 heures de route à toujours rester attentif et concentré sur la route. Car en roulant de nuit nous prenions le risque qu’à tout moment un kangourou puisse traverser la route. Mais aussi un voyage qui oblige également à faire un léger nettoyage extérieur de la voiture une fois de retour sur les côtes australiennes…

Résultat expédition red center australie road trip
Résultat après une expédition dans le Red Center

Mes pieds autour du monde

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