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thibaut schweppes

Nouveau départ

Il y a quelques jours, quelqu’un que je considérais comme ma copine (voir même une amie) m’a fait la réflexion suivante :

Quand je parle de toi à mes copines, je ne sais pas quoi leur dire…

Sur le coup, j’ai botté en touche, conscient qu’il était peu évident de me mettre dans une case. Mais avec du recul, j’ai fini par me vexer de cette remarque. Je considérais les gens avant tout pour leurs valeurs et ce qu’ils m’apportaient au quotidien. Alors, je n’étais peut-être personne, mais en plus d’avoir la liberté, j’étais sincère, fidèle, bienveillant et beaucoup plus si affinités. Et j’avais encore assez d’ego pour me considérer meilleur que le connard lambda. Il m’a fallu ensuite 3 courtes conversations avec 3 amis pour prendre le recul nécessaire.

Tu ne peux pas te réfugier sur les défauts des autres !

C’est ce que m’a dit le premier ami. En effet, le manque de sincérité ou de fidélité ne sera sanctionné qu’en cas de flagrant délit. Pendant ce temps, ces arguments sont, au mieux, considérés comme normaux. Contrairement à “Je suis riche”, “Je suis fidèle” est une qualité qui reste à prouver toute sa vie. Et il n’est pas impossible que la personne en face se contente d’une vie pas tout à fait sincère non plus. Ensuite, le deuxième ami m’a dit “regarde aussi de quoi tu as l’air actuellement. Tu ne fous rien, c’est normal que tu ne fasses pas rêver”. Oui, comme vous pouvez le constater, j’ai la chance d’avoir de vrais amis. Enfin, avec le troisième ami, j’ai parlé de poker. Et au poker il y a une notion importante à prendre en compte : c’est la façon dont les adversaires vous voient et le jeu qu’ils imaginent que vous avez en main. S’ils vous voient bluffer souvent, ils penseront que vous bluffer toujours. Si vous jouez rarement, ils penseront que vous ne jouez que les meilleurs cartes. Il y a parfois une différence énorme entre ce que vous avez réellement en main et ce que pense votre adversaire. Alors le constat était un peu dur mais était devenu plutôt évident. Moi qui pensait avoir l’air d’avoir de bonnes cartes, dans le jeu de la vie et de l’amour, j’avais l’air d’avoir des cartes tout juste médiocres. Derrière toutes mes prétendues qualités, on voyait surtout un homme peu sociable, rabat joie et sans aucun objectif apparent dans la vie.

Dans le même temps, j’ai commencé par hasard et sans réel conviction à pratiquer la méditation guidée (en anglais) avec une application qui proposait 7 jours d’essai gratuit. La méditation m’a tellement plu que j’en suis même arrivé à payer 35€ l’application (pour seulement 1 année) comme un bon pigeon.

meditation

Un jour, en faisant du crossfit, je me suis revu gamin, quand toute la classe allait à pied au stade pour courir. Je me suis souvenu que le but pour moi était d’être le dernier à faire des tours de stade et qu’à chaque fois je faisais une bonne dizaine de tours supplémentaires alors que toute la classe était déjà prête à rentrer. J’avais peu voir pas d’amis et leur existence n’avait finalement pas vraiment d’importance dans la mienne. C’était avant tout pour moi et mon amour propre que je faisais ça.
À cette époque, j’étudiais une classe au dessus de mon âge parce que j’avais des facilités et que ma fierté me poussait à toujours finir les exercices en premier, bien avant les autres. Lorsque je partais à vélo et que la montée était trop difficile, il était hors de question qu’une voiture m’aperçoive en train de marcher à côté de mon vélo. Je continuais, tant bien que mal. En grandissant, cet amour-propre a peu à peu diminué tandis que l’adolescence me faisait voir la vie sous un autre angle : mon grand père était mort sous mes yeux, crevé par la vie, mon père travaillait sûrement trop, ma maman n’avait aucun objectif et la vie aucun sens. La fierté était un mot qui avait totalement disparu de mon vocabulaire.
Cette fierté (voir même cet orgueil) est pourtant revenue à la vingtaine, poussé par des amis et les voyages. J’allais être différent et montrer à tous ces cons que la vie ne rimait pas forcément avec une belle bagnole, une carrière et une jolie maison. Avec quelques années de recul, je peux maintenant dire qu’en rentrant de mon petit tour du monde et après tous mes voyages, ma fierté de voyager s’est fortement atténuée. Et là où certains blogueurs donneraient père et mère pour passer à la télé, le fait d’avoir eu mes 5 minutes de gloire sur TF1 ne m’a fait que très peu d’effet.

pieds elounda bay TF1 sept à huit reportage blogueurs

Avec la méditation, j’appréciais la voix qui me guidait et à chaque fois je prenais du plaisir à me recentrer sur moi même. Au bout de deux ou trois semaines de pratique, je peux dire que j’ai commencé à y voir plus clair dans ma vie. J’ai repris le sport mais cette fois avec des objectifs bien précis. Tant pis si pour commencer je devais garder mon téléphone dans la poche pour pouvoir avoir le nombre de pas comme motivation. Comme les vilains dans le catch (heel), seul l’objectif que je m’étais fixé comptait et tant pis si la méthode employée était peu esthétique. Quelques semaines auparavant je me serais contenté de nager 5 minutes dans le beau lac Léman. Maintenant, si l’objectif était d’aller jusqu’à la bouée jaune (qui semblait être à au moins 150 mètres du rivage) et de revenir, alors je ferais le nécessaire pour y arriver, malgré une nage et une endurance très moyenne.

bouée jaune lac léman

Voilà comment pendant mon crossfit aujourd’hui, j’en suis arrivé à littéralement tomber de fatigue, à bout de souffle, parce que ce putain de podomètre n’affichait pas le nombre de pas que je m’étais fixé. Fier comme un gamin, j’avais la sensation d’un nouveau départ alors que pourtant je n’avais réservé aucun billet d’avion. La seule différence, c’est que le gosse que j’étais à l’époque ne serait jamais tombé de fatigue.

Voici quelques objectifs de base (n’oubliez pas d’y ajouter de manger au moins 5 fruits et légumes par jour) :

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